Pavillon Hoche
Île du Frioul, Marseille
Réhabilitation et aménagement extérieur
Le « Pavillon Hoche » se trouve à l’entrée de l’île, derrière la maison des pilotes. Il se situe dans une ancienne carrière où les restes de la falaise (où niche des colonies d’oiseaux) surplombe le bâtiment. Il est l’un des vestiges du lazaret militaire du début du 20ème siècle. Nous retiendrons que la caractéristique principale du lieu est que c’est un cirque naturel protecteur qui pousse à l’introspection et au repos. En effet, il ne s’agit pas de construire contre le passé mais bien de faire et de travailler avec lui, en gardant le cachet du bâtiment avec les outils d’aujourd’hui.
Le projet s’articulera autour de deux questions principales : comment transformer des espaces créés en espace immersif intégrant le percepteur, et l’autre question : l’émerveillement généré par la nature, indissociable dans la réflexion d’espace, s’est-il perdu dans le temps ?
Il s’agira d’étudier l’émerveillement que l’on peut avoir face à la nature afin de le retranscrire dans notre réflexion d’espace. Sur un plan purement géographique, la terre est composée de plusieurs éléments de la nature qui émerveillent nos sens mais pour un créateur, les surfaces texturées de notre planète sont une source inestimable de motifs, textures et matières aussi multiples que variées. Le fait de se référer à la nature peut être interessant pour concevoir un projet rationnel, à l’heure où l’écologie est un sujet sur lequel la société prête de plus en plus d’attention et comme le dis l’architecte, Antonio Gaudi « L’architecte du futur construira en imitant la nature parce que c’est la plus rationnelle, durable et économique des méthodes ».
La thématique de ce projet sera de penser les quatre éléments dans la conception d’espace. Penser les quatre éléments : l’eau, la terre, l’air et le feu pour la réalisation d’un projet, se nomme comme une imagination matérielle, une culture constructive pour un projet, afin d’offrir un projet en parfaite harmonie avec la nature, tout en intégrant les évolutions techniques et écologiques.
L’idée est de vivre une expérience avec des représentations abstraites autour des 4 éléments dans la conception d’espace. Une communion se crée entre l’homme et la nature à partir des formes géométriques utilisées, à travers les jeux de la lumière sur la composition spatiale, le choix des matériaux par exemple mais aussi en unissant l’extérieur avec l’intérieur afin de créer une relation entre les deux univers. C’est une intervention qui se rapproche du biomimétisme. Je pense qu’en immisçant une part d’irrationalité, de merveilleux et d’imaginaire au sein de notre société ou dans la conception de nos projets, le quotidien sera dévié de sa route connue et monotone.
En passant en pratique, si l’on traduirait ces éléments dans la conception d’espace ça donnerait :
- L’eau en matière transparente, par des reflets, voire des lignes, des couleurs et matières courbées
- L’air par la suspension, la légèreté, matériaux doux ou par la relation intérieur/extérieur
- Le feu par la lumière naturelle ou artificielle, par les formes en évolution ou par la jeu de niveau, de couleurs, de matières.
- La terre par les techniques qui permettent le modelage, par le matériau lui-même, par la couleur, la texture et les matières.
L’objectif n’était pas d’implanter les éléments naturels sans réflexion, mais d’implanter de manière à avoir des espaces en lien direct avec le paysage, de créer une zone d’immersion. Tout est fait en sorte pour que les murs ne servent plus à fermer l’espace, mais ils l’orientent et unissent l’intérieur avec l’extérieur. Nous pouvons faire ressortir que c’est un principe de « théâtralisation », c’est à dire d’une mise en scène dont la nature sera le thème majeur.
Ce projet à confronter le visiteur à ces trois notions : l’émerveillement, la nature et l’espace et pour le maître d’oeuvre, il s’agit de s’inspirer de la nature dans la production de solution pour le quotidien.
Le projet avant/après











